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 Bob Marley au FC Nantes

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ogmios
Tant que le vent soufflera ...
Dieu
ogmios
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   Posté le 15-11-2005 à 18:32:57   Voir le profil de ogmios (En vacances)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à ogmios   

Comment l'un des musiciens les plus populaires du XXe siècle, a croisé la route du FC Nantes et tapé dans le ballon en compagnie des Nantais...

Un petit entraînement tranquille...

1980. Les Canaris sont champions de France pour la cinquième fois. Le championnat se termine, les supporters exultent. Rideau. Enfin pas tout à fait... Car Bob Marley passe par Nantes avec les Wailers, pour donner un concert au parc des expositions. Et le FC Nantes reçoit un coup de téléphone du manager des Wailers. Celui-ci souhaite organiser un petit match entre des joueurs du club et les Wailers. Car tout le monde ne le sait pas, mais Bob Marley est un mordu de football. Il faut dire que pour la jeunesse de Jamaïque dans les années cinquante-soixante, l'époque de Bob Marley, il n'y a pas cinquante moyens de rêver à sortir du ghetto. La musique, voie que Bob finit par choisir. Et le ballon rond, que son ami Alan Skill Cole choisit, avant de devenir le plus grand footballeur jamaïcain de l'histoire.

C'est donc bien sur les bords de l'Erdre, sur un stabilisé de la Jonelière, le matin du 2 juillet 1980, que cinq joueurs nantais, après l'entraînement, affrontent en tout amitié cinq Wailers, avec Bob à leur tête (malgré sa blessure récurrente à l'orteil, qui avait permis de détecter des cellules cancéreuses dès 1977). Les cinq élus : Henri Michel, Jean-Paul Bertrand-Demanes, Gilles Rampillon, Bruno Baronchelli et Loïc Amisse. Et face à eux, outre Bob en attaque, Al Anderson, Junior Marvin, Carlton Barett et Aston Barett. Les Canaris ne voient dans ce match qu'un petit entraînement tranquille. Ils ne savent pas que Bob Marley a passé sa jeunesse à jouer au foot.
Éric Pécore est absent, mais il se souvient tout de même de l'événement : "Les joueurs nantais qui ont joué m'ont dit qu'ils avaient pris le bouillon ! Ils avaient souffert au début parce que les Wailers jouaient mieux que prévu... Il a fallu qu'ils se bougent pour les battre de justesse sur la fin. Les Nantais ont pris le match par-dessus la jambe au début, ils étaient menés. Égalité. Menés. Égalité ! Ça a duré trois quarts d'heure. Les Wailers, c'étaient des bons ! Bob se débrouillait très, très bien. Les musiciens de Bob jouaient tous les jours, dès qu'ils avaient deux minutes. J'aurais bien aimé jouer ce match." Baronchelli confirme le niveau de ses adversaires d'un jour : "Avant d'affronter Bob et les Wailers, on avait déjà fait des oppositions contre des célébrités qui aimaient le ballon. Eux, c'étaient vraiment des fans de foot et de bons footballeurs."
"On sentait qu'ils aimaient ça..."

Parmi les présents, Gilles Rampillon se rappelle de son côté d'un "pur moment de bonheur. J'ai même gardé une photo de moi avec le Maître. Le fait que Bob Marley ait sollicité cette rencontre prouvait qu'ils en avaient l'envie... Et les moyens ! C'était un petit match après l'entraînement, un petit cinq contre cinq. On avait joué avec des petits buts et c'était très agréable. Bob Marley et son groupe étaient réellement passionnés de football." Un souvenir euphorique que partage Jean-Paul Bertrand-Demanes : "Déjà, rencontrer Bob Marley ! C'était quand même une icône ! Je me souviens qu'après le match, ils nous avaient offert un disque dédicacé. On est même allé dans le car des Wailers, et il y avait de la fumée... C'était pas de la Gitanes maïs ! Bob était super sympa, il jouait pas mal au foot, un vrai amoureux du ballon. Son équipe, c'était pas des charlots, ça jouait ! Après le match, on a été aussi invité au concert de Bob à Nantes, c'était un bon moment."

Loïc Amisse de son côté modère un peu les mérites de son adversaire d'un jour : "Bob Marley et ses potes n'étaient pas franchement agressifs, plutôt décontractés. On sentait qu'ils aimaient ça, manipuler le ballon. Pour nous, joueurs nantais, c'était un moment assez unique : Bob Marley représentait quelque chose, un type respecté dans son milieu, et puis le reggae était à la mode à l'époque. Bon, il ne faut pas s'enflammer non plus, il n'avait pas le niveau pour intégrer le centre de formation du FCN ! Mais bon, il maniait assez bien le ballon. Dans le jeu, Bob était plutôt habile. À la fin, il nous a signé des autographes, d'ailleurs j'ai gardé le disque qu'il nous avait dédicacé."

Un symbole
Derrière l'anecdote amusante, il y a cependant dans cette rencontre fraternelle, et dans la venue même de Bob Marley à Nantes, un sens caché qui n'échappait probablement pas à l'intéressé lui-même. Que le descendant d'esclaves le plus célèbre de son temps vienne dans l'ex-capitale européenne du commerce triangulaire chanter pour la jeunesse nantaise n'est pas anodin. Nantes en 1980 n'avait d'ailleurs pas encore effectué le travail de mémoire accompli depuis. Voir Bob Marley jouer avec le maillot nantais, en soi, symbolise beaucoup. On aimerait d'ailleurs que le foot, comme la musique, ne symbolise jamais autre chose que la paix et la fraternité. Un vœu pieux, le plus souvent.

Moins d'un an plus tard, le lundi 11 mai 1981, Bob Marley meurt à 36 ans à Miami, des suites d'une tumeur au cerveau. Le lendemain, le FC Nantes trébuche en championnat en concédant un nul à domicile face à Saint-Étienne. Les Verts terminent champions un mois plus tard, avec deux points d'avance. Les Nantais ont deux yeux pour pleurer.


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"Le match le plus important est toujours celui à venir" R. Denoueix
Membre désinscrit
   Posté le 06-12-2005 à 18:50:51   


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